29 novembre, 2008

Je lis du Marc Levy

Je vous présente le livre que je viens de commencer. Acheté hier midi à la Gare de Lyon à Paris. Non, je n'ai pas fini "Madame Bovary", je n'y arrive pas, j'ai eu beau me forcer, après une centaine de page j'y ai renoncé.
C'est Loli qui m'a parlé des livres de Marc Levy. Je n'aime pas lire les livres d'auteurs contemporains, je l'ai dit plusieurs fois ici, mais devant l'engouement de Loli (personne qui a un réel pouvoir sur moi, personne qui a mes yeux compte tellement, mais tellement énormément), j'ai voulu, comment dire, savoir ce qu'il pouvait bien avoir ce Marc Levy pour avoir droit à cet engouement, merde quoi, j'suis jaloux !! (Je déconne bien sûr). Donc hier, en attendant le TGV, j'ai fait un saut dans la librairie de la gare et j'ai acheté le livre que j'ai commencé sans attendre dans le train !

"Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites" est le huitième roman de Marc Levy.
Quelques jours avant son mariage, Julia reçoit un coup de fil du secrétaire particulier de son père. Comme elle l'avait pressenti, Anthony Walsh, homme d'affaire brillant mais père distant, ne pourra pas assister à la cérémonie.
Pour une fois, Julia reconnait qu'il a une excuse irréprochable. Il est mort.
Julia ne peut s'empêcher de voir là un dernier clin d'oeil de son père, qui a toujours eu un don particulier pour disparaître soudainement et faire basculer le cours de sa vie.
Le lendemain de l'enterrement, Julia découvre que son père lui réserve une autre surprise. Sans doute le voyage le plus extraordinaire de sa vie... Et peut-être pour eux deux l'occasion de se dire, enfin, toutes les choses qu'ils ne se sont pas dites.

Voilà, je vous tiens au courrant !!

11 novembre, 2008

11 novembre

Comme 24 autres poilus injustement accusés d'avoir reculé devant l'ennemi, Jean Blanchard a été jugé et fusillé avec 5 de ses camarades, à Vingré le 4 décembre 1914. Il avait 34 ans et cette lettre fut écrite la veille de son exécution à l'attention de son épouse Michelle. Réhabilité le 29 janvier 1921, Jean est un des six "Martyrs de Vingré".

3 décembre 11h et demi du soir.
Ma chère Bien aimée, c'est dans une grande détresse que je me met à t'écrire et si Dieu et la Sainte Vierge ne me viennent en aide c'est pour la dernière fois, je suis dans une telle détresse et une telle douleur que je ne sais trouver tout ce que je voudrais pouvoir te dire et je vois d'ici quand tu vas lire ces lignes tout ce que tu vas souffrir ma pauvre amie qui m'est si chère, pardonne-moi tout ce que tu vas souffrir par moi. Je serais dans le désespoir complet si je n'avais la foi et la religion pour me soutenir dans ce moment si terrible pour moi. Car je suis dans la position la plus terrible qui puisse exister pour moi car je n'ai plus longtemps à vivre à moins que Dieu par un miracle de sa bonté ne me vienne en aide. Je vais tacher en quelques mots de te dire ma situation mais je ne sais si je pourrai, je m'en sens guère le courage.
Le 27 novembre, à la nuit étant dans une tranchée face à l'ennemi, les Allemands nous ont surpris, et ont jeté la panique parmis nous, dans notre tranchée, nous nous sommes retirés dans une tranchée arrière, et nous sommes retournés reprendre nos places presque aussitôt, résultat une dizaine de prisonniers à la compagnie dont 1 à mon escouade, pour cette faute nous avons passé aujourd'hui soir l'escouade (24 hommes) au conseil de guerre et hélas nous sommes 6 pour payer pour tous, je ne puis t'en expliquer davantage ma chère amie, je souffre trop, l'ami Darlet pourra mieux t'expliquer, j'ai la conscience tranquille et me soumets entièrement à la volonté de Dieu qui le veut ainsi c'est ce qui me donne la force de pouvoir t'écrire ces mots ma chère bien aimée qui m'a rendu si heureux le temps que j'ai passé près de toi, et dont j'avais tant d'espoir de retrouver. Le 1er décembre au matin, on nous a fait déposer sur ce qui s'était passé et quand j'ai vu l'accusation qui était portée contre nous et que personne ne pouvait se douter j'ai pleuré une partie de la journée et n'ai pas eu la force de t'écrire, le lendemain je n'ai pu te faire qu'une carte ; ce matin sur l'affirmation qu'on disait que ce ne serait rien j'avais repris courage et t'ai écrit comme d'habitude mais ce soir ma bien aimée je ne puis trouver les mots pour te dire ma souffrance, tout me serait préférable à ma position, mais comme Dieu sur la Croix je boirai jusqu'à la lie le calice de douleur. Adieu ma Michelle adieu ma chérie, puisque c'est la volonté de Dieu de nous séparer sur la terre j'espère bien qu'il nous réunira au ciel où je te donne rendez-vous, l'aumônier ne me sera pas refusé et je me confierai bien sincèrement à lui, ce qui me fait le plus soffrir de tout, c'est le déshonneur pour toi pour nos parents et nos familles, mais crois-le bien ma chère bien aimée sur notre amour, je ne crois pas avoir mérité ce châtiment pas plus que mes malheureux camarades qui sont avec moi et ce sera la conscience en paix que je partirai devant Dieu à qui j'offre toutes mes peines et mes souffrances et me soumets entièrement à sa volonté. Il me reste encore un petit espoir d'être grâcié oh bien petit mais la Sainte Vierge est si bonne et si puissante et j'ai tant confiance en elle que je ne puis désespérer entièrement.
Notre Dame de Fourvière à qui j'avais promis que nous irions tous les deux en pélerinage que nous ferions la communion dans son église et que nous donnerions 5 francs pour l'achèvement de sa basilique. Notre Dame de Lourdes que j'avais promis d'aller prier avec toi au prochain pélerinage dans son église pour demander à Dieu la grâce de préserver dans la vie de bon chrétien que je me proposais que nous mènerions tous les deux ensemble si je retournais près de toi, nous abandonneront pas et si elles ne m'exaucent pas en cette vie j'espère qu'elles m'exauceront en l'autre. Pardonne-moi tout ce que tu vas souffrir par moi ma bien aimée toi que j'ai de plus cher sur la terre toi que j'aurais voulu rendre si heureuse en vivant chrétiennement ensemble si j'étais retourné près de toi, sois bien courageuse, partique bien la religion, va souvent à la communion c'est là que tu trouveras le plus de consolation et le plus de force pour supporter cette cruelle épreuve. Oh si je n'avais cette foi en Dieu et quel désespoir je serais. Lui seul me donne la force de pouvoir écrire ces pages. On bénis soit mes parents qui m'ont appris à la connaître. Mes pauvres parents, ma pauvre mère, que vont-ils devenir quand ils vont apprendre ce que je suis devenu. Oh ma bien aimée ma chère Michelle, prend en bien soin de mes pauvres parents tant qu'ils seront de ce monde, soit leur consolation et leur soutien dans leur douleur, je te les laisse à tes bons soins, dis-leur que je n'ai pas mérité cette punition si dure et que nous nous retrouverons tous en l'autre monde, assiste les en leurs derniers moments et Dieu t'en récompensera, demande pardon pour moi à tes bons parents de la peine qu'ils vont éprouver par moi dis-leur bien que je les aimais beaucoup et qu'ils ne m'oublient pas dans leurs prières, que j'étais heureux d'être devenu leur fils et de pouvoir les soutenir et en avoir soin sur leurs vieux jours mais puisque Dieu en a jugé autrement que sa volonté soit faite et non la mienne tu demanderas pardon aussi pour moi, à mon frère ainsi qu'à toutes nos familles de l'ennuie qu'ils vont éprouver par moi, dis-leur bien que je m'en vais la conscience tranquille et que je n'ai pas mérité une si dure punition et qu'ils ne m'oublient pas dans leurs prières. A toi ma bien aimée mon épouse si chère, je te répète que je n'ai rien fait de plus que les autres, et je ne crois pas, sur ma conscience, avoir mérité cette punition. Je te donne tout ce qui m'appartient ceci est ma volonté, j'espère qu'on ne te contrariera pas, j'en ai la conviction tu prendras bien soin de nos parents, tu les assisteras dans leurs besoins, tu me remplaceras le plus que tu pourras auprès d'eux c'est une chose que je te recommande et que j'espère bien tu ne me refuseras pas j'en ai la certitude soit une bonne chrétienne pratique bien la religion c'est là que tu trouveras le plus de consolation et le plus de bonheur sur terre, nous n'avons point d'enfant je te rends la parole que tu m'a donnée de m'aimer toujours et de n'aimer que moi, tu es jeune encore, reforme-toi une autre famille si tu trouves un mari digne de toi et qui pratique la religion épouse-le je te dégage de ta parole que tu m'as donnée, garde-moi un bon souvenir et ne m'oublie pas dans tes prières, tu me feras dire des messes ceci à ta volonté et tu prieras bien pour moi, je me voue à la miséricorde de Dieu et me mets sous la protection de la Sainte Vierge dont je demande son secours de Notre-Dame-du-Mont-Carmel dont je porte le scapulaire que tu m'as donné et te donne rendez-vous au ciel où j'espère que Dieu nous réunira au revoir là-haut ma chère épouse.

Paroles de poilus, Lettres de la Grande Guerre. Jean-Pierre Guéno - Yves Laplume.

02 novembre, 2008

Halloween 2008

Je ne suis pas fan de la fête d'Halloween, mais bon, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour nos chers petits !!
Il y a quand même un point positif : il y a plein de bonbons à la maison !!