Hum... Pas rassurant !
400 ACCIDENTS PAR JOUR
Quatre cents. C'est le nombre moyen - et effarant - d'évènements indésirables graves qui se produisent chaque jour dans les hôpitaux et cliniques et pourraient être évités. Conséquence : une quarantaine de décès quotidiens évitables. Des chiffres tirés des conclusions de l'étude française sur le sujet, Eneis (1) qui démontrent les dysfonctionnements de notre système hospitalier.
Si nombre de ces erreurs sont évitables, le désordre qui règne actuellement à l'hôpital ne risque pas de les faire baisser. Pour les auteurs de l'étude Eneis sur les évènements indésirables graves liés aux soins, les questions d'organisation sont essentielles. Un décès n'arrive jamais à cause d'une erreur d'une seule personne, mais à la suite d'une série de dysfonctionnements, précise le Docteur Alain Michel, Directeur médical du laboratoire maître d'oeuvre de ce travail. Causes les plus fréquemment rencontrées : l'absence de protocoles, l'insuffisance d'informations entre les professionnels et le patient, l'importance de la charge de travail, l'inadaptation de la plannification des tâches et les défauts de communication interne. Toutes choses qui se produisent plus fréquemment en période de crise, ce qui, personne ne le niera, est le cas aujourd'hui à l'hôpital, univers déjà peu sûr.
Selon les professionnels du risque, à l'hôpital les gens y travaillent beaucoup, l'énergie dépensée pour le patient y est maximale, mais leur organisation est moyenâgeuse, explique Franck Debouck, secrétaire général d'Air Consulting, une filiale de conseil et d'ingénierie d'Air France qui accompagne une trentaine d'établissements de soins dans le domaine de l'accident médicamenteux. Les transmissions d'informations d'un professionnel à un autre ne sont pas assurées, sécurisées, optimisées. L'essentiel des erreurs vient de là.
L'étude Eneis estime que les produits de santé - dont les médicaments - sont la deuxième cause d'accident lors de l'hospitalisation (26,7 %).
Le secteur où se produisent la majorité des accidents (48,9 %) est la chirurgie, où, en toute logique, la prise de risques est la plus importante. Les actes invasifs, et en prticulier les interventions chirurgicales, sont à l'origine du plus grand nombres des évènements indésirables graves identifiés pendant l'hospitalisation. Première cause, les erreurs de réalisation, suivies des opérations trop tardives, puis des mauvaises indications opératoires. Enfin, les infections liées aux soins concernent 24,1 % des cas.
Il aura fallu attendre une décennie après les premières affaires pour savoir que 4 200 patients décèdent chaque année d'infections nosocomiales. Globalement, et c'est triste, le système sanitaire français n'a avancé que grâce aux crises, explique Alain-Michel Cerreti, qui vient d'être nommé conseiller santé du médiateur de la République. On a sécurisé le sang après l'affaire du sang contaminé, on s'est occupé des infections après le scandale de la Clinique du Sport et on va enfin mettre les moyen en radiothérapie parce qu'il y a eu Epinal.
Raison de ce retard français dans la gestion du risque hospitalier ?
Comme l'a souligné l'Académie de médecine, l'attention portée à l'empleur des évènements indésirable remonte aux Etats-Unis à plus de trois décennies. Et les sages d'ajouter : En France, on est resté longtemps dans une grande incertitude à l'égard de l'importance quantitative des évènements indésirables... ... Cette ignorance traduisait en fait une réticence du corps médical à reconnaître la possibilité de défaillances. Le médecin, profondément imprégné du devoir d'un exercice sans faille, vivait dans un refoulement de la notion d'erreur.
(1) Eneis : Etude Nationale sur les Evènements Indésirables graves liés aux Soins.
Extrait de l'article de Philippe Houdart, François Malye et Jérôme Vincent. Le Point n° 1895 - 8 janvier 2009.
Si nombre de ces erreurs sont évitables, le désordre qui règne actuellement à l'hôpital ne risque pas de les faire baisser. Pour les auteurs de l'étude Eneis sur les évènements indésirables graves liés aux soins, les questions d'organisation sont essentielles. Un décès n'arrive jamais à cause d'une erreur d'une seule personne, mais à la suite d'une série de dysfonctionnements, précise le Docteur Alain Michel, Directeur médical du laboratoire maître d'oeuvre de ce travail. Causes les plus fréquemment rencontrées : l'absence de protocoles, l'insuffisance d'informations entre les professionnels et le patient, l'importance de la charge de travail, l'inadaptation de la plannification des tâches et les défauts de communication interne. Toutes choses qui se produisent plus fréquemment en période de crise, ce qui, personne ne le niera, est le cas aujourd'hui à l'hôpital, univers déjà peu sûr.
Selon les professionnels du risque, à l'hôpital les gens y travaillent beaucoup, l'énergie dépensée pour le patient y est maximale, mais leur organisation est moyenâgeuse, explique Franck Debouck, secrétaire général d'Air Consulting, une filiale de conseil et d'ingénierie d'Air France qui accompagne une trentaine d'établissements de soins dans le domaine de l'accident médicamenteux. Les transmissions d'informations d'un professionnel à un autre ne sont pas assurées, sécurisées, optimisées. L'essentiel des erreurs vient de là.
L'étude Eneis estime que les produits de santé - dont les médicaments - sont la deuxième cause d'accident lors de l'hospitalisation (26,7 %).
Le secteur où se produisent la majorité des accidents (48,9 %) est la chirurgie, où, en toute logique, la prise de risques est la plus importante. Les actes invasifs, et en prticulier les interventions chirurgicales, sont à l'origine du plus grand nombres des évènements indésirables graves identifiés pendant l'hospitalisation. Première cause, les erreurs de réalisation, suivies des opérations trop tardives, puis des mauvaises indications opératoires. Enfin, les infections liées aux soins concernent 24,1 % des cas.
Il aura fallu attendre une décennie après les premières affaires pour savoir que 4 200 patients décèdent chaque année d'infections nosocomiales. Globalement, et c'est triste, le système sanitaire français n'a avancé que grâce aux crises, explique Alain-Michel Cerreti, qui vient d'être nommé conseiller santé du médiateur de la République. On a sécurisé le sang après l'affaire du sang contaminé, on s'est occupé des infections après le scandale de la Clinique du Sport et on va enfin mettre les moyen en radiothérapie parce qu'il y a eu Epinal.
Raison de ce retard français dans la gestion du risque hospitalier ?
Comme l'a souligné l'Académie de médecine, l'attention portée à l'empleur des évènements indésirable remonte aux Etats-Unis à plus de trois décennies. Et les sages d'ajouter : En France, on est resté longtemps dans une grande incertitude à l'égard de l'importance quantitative des évènements indésirables... ... Cette ignorance traduisait en fait une réticence du corps médical à reconnaître la possibilité de défaillances. Le médecin, profondément imprégné du devoir d'un exercice sans faille, vivait dans un refoulement de la notion d'erreur.
(1) Eneis : Etude Nationale sur les Evènements Indésirables graves liés aux Soins.
Extrait de l'article de Philippe Houdart, François Malye et Jérôme Vincent. Le Point n° 1895 - 8 janvier 2009.
2 Comments:
C'est pas très rassurant face à l'opération qui s'en vient pour toi. Bonne chance...et essaie de faire des lectures un peu plus joyeuses d'ici là!
@ Zazou : le hasard fait que le magasine dont je suis abonné donnait cet article...
J'espère oui que ça va bien se passer...
Bisou et encore merci pour ton soutien.
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